Chevaux de Przewalski / Association Takh
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Chevaux sauvages : mythe ou réalité ?

Pour répondre à cette question il faut tout d’abord définir ce que l’on entend par sauvage.

Un animal sauvage est libre et indépendant. Il n’a jamais subi de modifications de la part de l’homme. Il est soumis aux lois de la sélection naturelle dans son environnement.

Au contraire, un animal domestique vit dans des conditions de captivité et est soumis à des pratiques d’élevage (contrôle de la reproduction, sélection génétique).

Avant d’être domestiquées, toutes les espèces étaient sauvages.

Certaines populations sont dites semi-sauvages, car elles n’ont que des contacts occasionnels avec l’homme, ou sont retournées à l’état sauvage après avoir été domestiquées. On parle alors de marronnage.

Un animal marron ou féral (autre terme utilisé) est retourné à l’état sauvage après avoir été abandonné ou après s’être échappé. 

 

Où observer des chevaux « sauvages » dans le monde ?

Si les mustangs américains sont sans doute les plus connus, nous avons également des chevaux vivant en semi-liberté en France avec le cheval Camargue.

Dans le monde on peut aussi citer les chevaux de Namibie en Afrique ou encore les Brumbies en Australie, qui sont considérés comme une espèce invasive

chevaux vivant à l'état sauvage dans le monde
Chevaux vivant à l’état sauvage dans le monde d’après Naundrup & Svenning (2015)

 

Zoom sur les chevaux de Przewalski

On a longtemps pensé que les chevaux de Przewalski étaient les derniers chevaux sauvages, mais une étude publiée en 2018 a montré qu’ils descendent en fait des chevaux de Botaï, domestiqués il y a plus de 5000 ans.

Ces chevaux sont certes différents de nos chevaux domestiques, dans leur physiologie et leur mœurs, mais ils ne sont donc pas tout à fait sauvages !

Chevaux de Przewalski / Association Takh
Chevaux de Przewalski / Association Takh

Bien qu’ils ne soient donc pas une espèce sauvage à proprement parler, il s’agit de la plus ancienne population de chevaux vivant à l’état sauvage et à ce titre ils doivent être protégés. 

Les derniers Przewalski ont été observés dans la nature en 1969. L’espèce était alors considérée comme éteinte et perpétuée seulement par des spécimens de zoo. 

Des réserves animales œuvrent pour la protection de cette espèce, classée sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction. Parmi elles, l’association Takh qui a développé un grand projet de réintroduction de ces chevaux en Mongolie, leur pays natal.

C’est sur un site de 400 hectares sur le Causse Méjean, avec des conditions environnementales proches de leurs steppes mongoles originelles que 11 chevaux issus de zoos de toute l’Europe ont réappris à vivre en semi-liberté. Après 4 générations, élevées sans intervention de l’homme, 4 familles de chevaux ont pu être réintroduites en 2004 et 2005 dans la région de Khomyn Tal à l’ouest de la Mongolie dans une réserve de 14 000 hectares, déclarée Parc National par le parlement Mongol depuis mai 2020. 

Le projet est un succès puisque qu’aujourd’hui ce sont pas moins d’une centaine de chevaux qui foulent les terres Mongoles. 

Ce projet novateur a révolutionné la façon d’appréhender l’application de l’éthologie à la conservation d’une espèce.

Le suivi à la fois génétique, sanitaire et comportemental de chaque individu permet de connaître l’histoire de chaque cheval et de chaque groupe.

La place centrale donnée au comportement et aux affinités entre individus caractérise la méthodologie de “réintroduction douce” de Takh, et anime toute son approche scientifique.

Aujourd’hui, l’association continue de partager son expérience et ses connaissances pour continuer à préserver ce petit cheval “sauvage”, en développant notamment des projets en partenariat avec des professionnels de tous les secteurs (recherche et enseignement, écotourisme scientifique et rural, résidence d’artistes, séminaires professionnels, etc.) et propose toute l’année des activités dédiées au grand public.

Pour plus d’informations : https://www.takh.org/fr/ 

Références
Gaunitz, C., Fages, A., Hanghøj, K., Albrechtsen, A., Khan, N., Schubert, M., … & Orlando, L. (2018). Ancient genomes revisit the ancestry of domestic and Przewalski’s horses. Science, 360(6384), 111-114.
Naundrup, P. J., & Svenning, J. C. (2015). A geographic assessment of the global scope for rewilding with wild-living horses (Equus ferus). PloS one, 10(7), e0132359.